Quelle matinée, les amis ! Un dimanche matin de derby, auquel le vent et la pluie viennent donner des allures de drame shakespearien. Aujourd’hui, les Piliers auraient pu déraciner beaucoup de monde. De la qualité dans toutes les lignes, de l’envie, tout cela est digne d’un haut de tableau de Ligue 2 ; irions-nous jusqu’à dire qu’une telle équipe pourrait briguer un des deux strapontins vers le niveau supérieur ? Peut-être. Mais, nous le savons, en corpo, ces joies-là s’apprécient avec sagesse, et celle-ci nous commande juste de savoir les goûter quand elles arrivent.

Alors goûtons ! Le vent souffle face à nous en première période, résultat d’un toss négocié de main de maître par votre cher rédacteur… Vêtus aujourd’hui des maillots historiques, rayés rouge et noir, nous démarrons doucement, comme à notre habitude, et la première alerte est à mettre au crédit de l’Entente. Mais, vite, nous commencons à combiner et, déjà, quelques ballons partent dans le dos de leur défense. Le début de match est équilibré. Il aurait pu basculer du côté de notre adversaire, lorsqu’un ballon mal négocié à gauche est subtilisé par l’attaquant bleu, qui rentre dans la surface, où il est stoppé illicitement. Coup de pied de réparation ! Mais depuis le bourbier du point de pénalty (glissons ici un mot sur le terrain difficile) la frappe croisée est loin d’être imparable, et le ballon est sorti par bibi. L’Entente laisse nettement passer sa chance, avec quelques face-à-face ratés, et une barre touchée sur coup-franc. D’autant que nous ouvrons le score, par Naël : le portier adverse, en pleine cagade, balance le ballon dans l’axe sur notre attaquant, qui renvoie le cuir illico dans le but vide (0-1).

La mi-temps est atteinte en pleine confiance, avec ce but d’avance. Nous avons l’effectif pour faire tourner, et le vent avec nous. Est-ce cette confiance qui nous pose problème, ou alors une difficulté chronique à démarrer les mi-temps ? Toujours est-il que nous souffrons pendant les dix premières minutes, et l’Entente est toute proche de revenir à la marque. Mais l’arrière garde des Piliers tient la baraque, avec des joueurs qui montent progressivement en régime jusqu’à finir par dégoûter le plus solide des attaquants bleus. Puis nous reprenons le dessus devant : la reprise en main du match est convertie au tableau par Jonas, qui fusille le gardien (0-2). À Kernilis, la messe est dite, et le mental des Piliers est définitivement passé en mode derby. L’Entente reste dangereuse, et se procure des occasions. Mais, sur une dégagement aux 6 mètres, Éric prolonge la balle de la tête, dans le rond central, que suit Naël, lancé en profondeur : il ne se fait pas prier pour y aller de son doublé (0-3). Puis de son triplé, lorsqu’un dégagement lui arrive sur la gauche, et qu’il vient crucifier une nouvelle fois le portier de l’Entente (0-4). En face, on veut réduire l’écart. Mais, quand ce n’est pas un gant qui renvoie sur la ligne une tête à bout portant, c’est une jambe qui stoppe un tir qui aurait attrapé le cadre. Après une nouvelle barre du n°25 adverse, un nouveau contre vient sceller le score : le ballon part de la droite, puis Édouard, recevant une passe qu’un Bratso inspiré laisse intelligemment passer, trompe un gardien en délicatesse avec ses appuis (0-5).

Un superbe match de la part de tout le monde, avec une nouvelle clean sheet à la clé ! Continuons comme cela, mais gare au triomphalisme : c’est sûrement lui qui nous coûte une place en quarts de coupe ― la défaite rageante à Clohars, 1-2, qu’avait précédée une belle victoire au Vallon, 2-0. Présence d’un max de monde et état d’esprit irréprochable : nous connaissons la recette pour prendre autant de plaisir tous les dimanches matin.

0 - 5
Terminé